jeudi 23 novembre 2017

Un service d'urgence qui déchire

Dans mon précédent blog, je m'étais déjà plainte du service des urgences de l'hôpital local.
Le temps a passé, l'hôpital est resté le même et son service d'urgence aussi.

Il faut savoir que pour de sombres histoires budgétaires, les services hospitaliers ont été dispatchés entre deux hôpitaux. Le premier à S. accessible en transport (bus, RER, transilien), le deuxième à P. accessible en bus mais avec des horaires très légers. Nous habitons du côté du premier.
Cet établissement comprend un service d'urgence non-pédiatrique ouvert de 8h-20 du lundi au vendredi, un service dermato, ophtalmo, oto-rhino et encore plein de trucs en -o (mais pas de gynéco).
L'autre comprend les mêmes services en sachant que les urgences sont non-stop, accueillent les enfants et les femmes enceintes en plus du pépé avec un panaris.

Et maintenant, le récit :


Le 27 janvier vers 16h30, l'école m'appelle. Amandine vient de tomber et s'est cassé le bras. Je suis coincée à la maison (un réparateur est à l’œuvre) et doit aller chercher Tristan dans moins d'une heure. Je préviens donc mon mari qui prend le relais avec les différents intervenants et me tient au courant au fur et à mesure.

Dans un premier temps, on nous propose d'emmener Amandine dans un troisième hôpital sur le chemin du retour de Papa et dont on connait la rapidité dans la gestion des urgences (Papa contre porte : porte 1 - arcade sourcilière 0 enfin...arcade sourcilière 4 points de suture). 10 minutes plus tard, on apprend que cet hôpital est sur-booké, la neige de la semaine a eu pour effet d'augmenter les chutes et donc les blessures,et nous sommes donc orientés vers P. Il est alors 17h30 quand Amandine arrive à l'hôpital.

Arrivé à P., mon mari retrouve Amandine avec la responsable du centre de loisirs restée avec elle. 18h, Amandine est installée en salle d'examen, un cachet lui est donné pour la douleur, elle attend le médecin.
19h...rien
20h, le médecin passe. Quatre radios plus tard, le bras cassé est confirmé. Les deux os de l'avant-bras sont cassés et l'un des deux s'est déplacé. Il annonce qu'il faut brocher et part en quête d'une salle d'opération disponible et affirme qu'une salle se libérera à 22h. On est déjà à 6h de bras cassé non-traité.
A 22h30, on nous annonce que le bloc n'est pas utilisable et qu'il faut la transporter à Necker.
A 23h, Necker ne pas la prendre, on l'envoie vers Debré.
A 23h30, Debré ne pas la prendre. On lui trouve une place dans une clinique privée dans un autre département distant de 45 minutes en voiture...et elle rentre à la maison. Il est 00h30. Nous en sommes 8h de bras cassé non traité.


Nous n'avons pas de véhicule et on commence à regarder comment se rendre dans cette clinique qui nous attend à 9h pour l'opérer. Fort heureusement, le grand-père ayant appelé dans la soirée, il est au courant de l'avancé des recherches et décide de prendre la route le lendemain matin pour nous amener à la clinique.
Amandine grignote un morceau de pain et file essayer de dormir.
Le lendemain à 8h (soit 16h de bras cassé non traité) nous prenons la route après avoir fait avaler un peu d'eau à Amandine. Et oui, qui dit chirurgie en vue dit diète pour l'anesthésie.
Arrivés à 9h à la clinique, la chirurgienne n'est pas au courant de notre venue et nous propose de l'opérer à 19h le soir même.


Là, bizarrement, on a vu rouge et bien gueuler. Faire attendre une enfant plus de 24h pour un bras cassé. Plus de 24h bordel ! et l'autre qui nous sort qu'on peut rester jusqu'à 72h avec un membre cassé. Elle fini par nous trouver un créneau vers 15h dans le planning d'un collègue.
On monte en chambre, il est 10h30, on lui autorise un jus de pomme vu qu'elle n'a rien avaler depuis la veille 00h30 et que son dernier vrai repas date de la veille 12h30 à l'école. L'infirmière l'emmène de suite visiter la salle de jeu pendant que je m’occupe de remplir les papiers avec sa collègue.
A 14h, on vient nous voir : je dois la laver car elle part pour le bloc prochainement.
A 18h, elle part pour le bloc soit 26h après s'être explosée le bras.

Au final, elle n'a pas eu de broche dans le bras. Le chirurgien a préféré manipuler l'os plutôt que d'ouvrir (ce qui aurait nécessité une autre opération pour ôter la broche).
Le chirurgien souhaite nous revoir pour le suivi mais comprend qu'habitant loin, on préfère faire le suivi chez nous. Elle sera vu toute les semaines entre deux rendez-vous par la pédiatre et sera prise en charge par un chirurgien différent pour ôter le plâtre.

De fait, je suis de nouveau très en colère contre le traitement budgétaires des urgences pédiatriques : pas sur les deux sites, le manque de personnel et de salles du à ce regroupement. Je comprends qu'il faille rééquilibrer le budget mais était-il judicieux de mettre le pédiatrique et l'obstétrique sur un seul site quand la dermatologie est sur les deux sites ? Il est vrai que certaines spécialités sont plus prisées que d'autres par les néo-soigants et que la dermato est réputée pour rapporter plus que l'urgentisme d'autant que de plus en plus de personnes s'y présentent pour de la bobologie qu'un généraliste pourrait traiter mais la couverture médicale étant bien mince par endroit, les urgences restent la seule option.
Donc les profits pour ongles incarnés c'est ok mais les urgences, on s'en tamponne...

0 commentaires:

Enregistrer un commentaire

 

Le terrier de Pinpin Copyright © 2012 Design by Ipietoon Blogger Template